Y a de la joie ! Bonjour, bonjour les p’tites bouteilles, y a de la joie !

Eh, oui, nous, aux Vents d’Anges, ça nous fait toujours ça, le retour des beaux jours et des hirondelles. Nous sommes un peu émotifs, certes, mais pensez à ces merveilleux 2018 qui commencent à nous parvenir ! Parce que, oui, c’est souvent le moment des mises, le printemps. Qu’on les remplisse donc, ces flacons, qu’on puisse les vider !

Bref, avril, le printemps, les petits oiseaux, tout ça, ça nous met de bonne humeur et nous donne l’occasion de faire le point sur ce qui se passe à la vigne, ces temps-ci.

A la vigne

La taille est terminée, les rangs sont tout propres, tout nets. Et les premiers bourgeons éclosent ! La vie renaît, quoi, la sève monte. Période risquée, s’il en est. Parce qu’ils sont fragiles, les bourgeons. S’il gèle, si la grêle s’en mêle, c’est toute la récolte, et même la suivante, qui peuvent en être affectées. Donc, d’ici les fameux saints de glace, du 11 au 13 mai, les vignerons serrent les fesses.

Et ils luttent comme ils peuvent, on fait brûler des flambeaux ou des braseros, ou des feux de paille, on brasse de l’air moins froid d’altitude avec un hélico pour réchauffer l’atmosphère, on asperge les plants d’eau pour enserrer les bourgeons d’une gangue de glace qui, paradoxalement, va les protéger de la morsure du gel. Et contre la grêle, on utilise des canons à onde de choc, des ballons chargés de sels, tous les moyens sont bons pour réduire la taille des grêlons.

Bref, ça ne chaume pas, après l’hiver, le cycle reprend de plus belle.

Accords printaniers

Mais le printemps, c’est aussi le moment d’accorder ses vins aux mets de saison. Alors, qu’est-ce qu’on boit, avec des asperges ? Ou des artichauts ? Avec l’immanquable agneau ? Ou même avec les navets si petits, si émouvants ?

Bon allez, on commence par les légumes. Asperges, artichauts, même combat. Ils ne sont pas faciles à accorder, ces deux-là : beaucoup de goût, de l’amertume, un peu d’astringence, même. Les rouges, à moins d’être dépourvus de tannins, seront souvent de catastrophiques compagnons. A éviter autant que possible. Donc, va pour les blancs, pas trop boisés. On cherchera des vins aromatiques, très expressifs, qui pourront en remontrer à ces légumes réfractaires. Des exemples ? Voici :

Muscadet “Froggy”  2017 de chez Luneau Papin

le muscat sec 2017 du domaine Mader

le sancerre de Pascal et Nicolas Reverdy Terre de Maimbray 2017

le Hors Pistes (pinot gris) de Romain Paire 2017 du domaine des Pothiers

le menetou-salon d’Antoine Van Remoortere 2017

Pour les navets, c’est presque le même combat. Mais on peut aussi, sans trop s’ennuyer, les accorder avec un gentil pinot sans prétention : le pinot blanc du domaine Mader 2017 par exemple.

Allez, on termine avec la star des assiettes printanières ! Et là, ça dépend un peu.

L’agneau, en petites côtelettes toutes mignonnes, ira bien avec un rouge pas trop costaud, un Coteau des Ouches 2015 en Bourgueil, ce sera très bien, mais si c’est un gigot, une souris ou un navarrin, il faudra envisager un châteauneuf-du-pape de la Ferme du Mont 2016, qui est, entre parenthèse, un pinard extraordinaire. Ou, un Clos du Puy du Domaine des Pothiers en côte roannaise 2017, qui ne l’est pas moins.

De quoi se régaler, non ? Parce que, si en avril, on ne peut pas se découvrir d’un fil, on peut au moins ne pas le perdre, le fil.